• La Tarasque de Tarascon !!!

    La Tarasque est un monstre amphibie dont l'aspect est décrit en détail dans "La légende dorée" de Jacques de Voragine.

    "Il y avait à cette époque [...] un dragon moitié animal-moitié poisson, plus épais qu'un boeuf, plus long qu'un cheval avec des dents semblables à des épées et grosses comme des cornes, qui était armé de chaque côté de deux boucliers."

       

    Dans l'iconographie chrétienne, la Tarasque est plutôt représentée comme un monstre à tête de lion dont le dos est couvert d'épines possédant six pattes avec des griffes et une queue de serpent.

    Toujours d'après de Voragine:

    [Le monstre] était venu par mer de la Galatie d'Asie; [il] avait été engendré par Léviathan, serpent très féroce qui vit dans l'eau, et d'un animal nommé Onachum, qui naît dans la Galatie.

    La Tarasque répandait la terreur autour de Tarascon. Hantant le Rhône, la bête perturbait la navigation et se plaisait à faire chavirer les navires. Lors de ses incursions sur les rives du fleuve, au temps où la forêt était encore dense, elle dévorait moutons, enfants et bergers.

    C'est à Sainte-Marthe que revient l'honneur d'avoir dompté le dragon.

     

      La tradition provençale rapporte qu'une barque miraculeusement guidée au travers de la tempête vint aborder un jour non loin de l'embouchure du Rhône, sur la rive où s'élèvent aujourd'hui le village et l'église des Saintes Maries de la Mer . Elle contenait Lazare le ressuscité, sa soeur Marthe, Marie de Magdala et d'autres compagnons ou amis du Christ que les Pharisiens avaient voulu faire périr, après l’Ascension du Maître, en les exposant sur les flots dans une nef sans voile ni gouvernail . Sitôt qu'ils eurent échappé à la mort, les saints personnages se dispersèrent pour annoncer l'Evangile à toutes les populations de Provence ; le chemin de Sainte Marthe fut le long du Rhône qu'elle remonta en prêchant la parole de vie et en multipliant les miracles autour d'elle.
     
        Les populations habitant les bords du fleuve en aval d'Avignon éprouvaient alors les fureurs d'un monstre qui désolait les campagnes et dévorait hommes et bétail. C'était un dragon à longue queue, dont la gueule rappelait celle du lion et dont le dos était protégé par une forte écaille de tortue qui le rendait invulnérable . On le nommait Tarasque  et on le croyait sorti des abîmes marins, des eaux du Rhône peut-être . Les habitants du pays, terrorisés, n'osaient plus approcher du repaire de la Tarasque et rendaient même au monstre un culte superstitieux lorsque le bruit des miracles accomplis par Sainte Marthe parvint à leurs oreilles. Aussitôt ils implorent la sainte. Elle accepte de les délivrer, marche vers le monstre, lui commande au nom de Jésus-Christ de venir vers elle, dénoue sa ceinture pour la passer au cou de la terrible Tarasque devenue soudain docile et fait son entrée dans la bourgade voisine en conduisant le dragon comme elle aurait pu faire d'un chien familier. En souvenir de cette délivrance miraculeuse, la ville reçut le nom de Tarascon et les habitants instituèrent une fête commémorative, dont le cérémonial fut réglé au XVe siècle par le roi René  et qu'on célèbre encore aujourd'hui chaque année. La Tarasque devint le symbole de Tarascon ; son image figure sur les armes de la cité ; elle est sculptée sur la façade de son hôtel de ville, gravée sur ses sceaux et ses monnaies anciennes .

        Telle est, en bref, la légende. Elle ne pouvait manquer de piquer la curiosité des érudits et de susciter des interprétations variées. Les uns en acceptent la lettre et la tiennent pour vérité historique. D'autres y voient une pieuse allégorie signifiant que l'arrivée de Sainte Marthe à Tarascon marqua le triomphe du christianisme sur le paganisme. Certains se demandent s'il ne s’agit pas d’une ancienne tradition conservant parmi les hommes le souvenir de l'époque antédiluvienne et si la Tarasque n'est pas un dragon de la race du Léviathan. Les positivistes enfin cherchent, avec plus ou moins de vraisemblance, 1'origine de ce récit dans la déformation d'événements historiques. Sans entrer dans la controverse, nous remarquerons seulement que la réalité du combat de Sainte Marthe et de la Tarasque paraît fort peu plausible , et, surtout, que des légendes analogues, ne se différenciant que par le cadre historique, le nom des héros ou les circonstances du combat, se retrouvent dans toute la Provence et même dans d'autres régions.         

     

                           


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